La fast fashion, cette tendance de l’industrie de la mode à produire rapidement et en grande quantité des vêtements à bas prix, est aujourd’hui pointée du doigt pour ses impacts négatifs sur l’environnement. Pollution de l’eau, émissions de gaz à effet de serre, gaspillage de ressources et déchets textiles sont autant de problèmes engendrés par cette mode éphémère.
La fast fashion, une industrie vorace en ressources
En premier lieu, la fast fashion est une industrie extrêmement gourmande en ressources naturelles. Pour produire des vêtements à bas prix et renouveler sans cesse les collections, les marques ont recours à des matières premières bon marché, souvent cultivées ou extraites dans des conditions peu respectueuses de l’environnement. Les conséquences sont multiples : épuisement des sols, utilisation massive d’eau pour la culture du coton, déforestation pour l’exploitation des terres, etc.
Par exemple, il faut en moyenne 2 700 litres d’eau pour produire un seul t-shirt en coton. Un chiffre alarmant lorsqu’on sait que 20% de la pollution industrielle mondiale provient de la production textile.
Des rejets toxiques dans l’environnement
La fast fashion est également responsable d’une large part de la pollution chimique liée à l’industrie de la mode. Les teintures, les solvants et les produits chimiques utilisés pour traiter les vêtements avant leur mise en vente sont souvent nocifs pour l’environnement et la santé humaine. Ces substances toxiques se retrouvent ensuite dans les eaux usées des usines textiles, qui sont régulièrement déversées dans les rivières et les océans.
Une étude réalisée par Greenpeace en 2017 a montré que plus de 70% des cours d’eau en Chine étaient pollués par des produits chimiques issus de l’industrie textile. En outre, cette pollution affecte directement la faune et la flore aquatique, ainsi que les populations locales qui dépendent de ces ressources en eau pour leur survie.
Des émissions de gaz à effet de serre importantes
La production, le transport et la distribution des vêtements engendrent également d’importantes émissions de gaz à effet de serre (GES). Selon un rapport publié par la Fondation Ellen MacArthur en 2017, l’industrie de la mode est responsable de 1,2 milliard de tonnes de GES chaque année, soit plus que l’ensemble des émissions du trafic maritime et aérien réunis.
Ces émissions proviennent notamment du recours aux énergies fossiles pour alimenter les usines textiles et assurer le transport des marchandises. La dépendance à ces sources d’énergie non renouvelables contribue ainsi au réchauffement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles.
Un gaspillage de vêtements et une surconsommation
Enfin, la fast fashion favorise une surconsommation de vêtements et un gaspillage considérable. Les collections éphémères incitent les consommateurs à renouveler sans cesse leur garde-robe, générant ainsi d’importants volumes de déchets textiles. Selon l’ADEME, chaque Français jette en moyenne 12 kilos de vêtements par an, dont seulement 3 kilos sont recyclés.
Cette surconsommation est également liée à la baisse de la qualité des vêtements produits par l’industrie de la fast fashion. Les articles bon marché ont généralement une durée de vie plus courte que les vêtements confectionnés avec des matériaux de meilleure qualité et dans des conditions de production plus éthiques.
Face à ces constats alarmants, il est urgent de repenser notre rapport à la mode et d’adopter des pratiques plus responsables. Cela passe notamment par la réduction de notre consommation de vêtements, le choix de marques éco-responsables et le recyclage ou la réutilisation des textiles usagés.